Retrouvez les interviews de membres Caribexpats tous les joursà 12h30 en partenariat avec la radio RCI dans l'émission "Les Antillais dans le Monde".Aujourd'hui, Fabien, antillaisà Luanda, vous parle de son parcours.Pour passerà l'émission contactez-nous : team caribexpat.com (remplacer par @)
Partie 1 - Interview de Fabien antillaisà Luanda (Angola)
Bonjour Fabien, expliquez-nous comment a débuté votre parcours ?
J€™ai eu mon Bac avec mention au Lycéeà Basse-Terre en Guadeloupe. J€™ai ensuite évolué en DUT génieà‰lectrique en Guyaneà Kourou. J€™ai fait ensuite une Ecole d€™Ingénieurà Nantes. C€™est aussià l€™issue de cette école, que j€™ai saisi des opportunités pour voyagerà l€™étranger. Je savais déjà trà¨s tôt ce que je voulais faire. J€™étais trà¨s intéressé par le secteur industriel et les procédés dans les industries lourdes, la chimie et de pétrochimie. D€™ailleurs, j€™ai eu l€™occasion de faire des stages sur la base spatiale de Kourou dans le secteur de la liquéfaction des gazs. C€™est surtout cette industrie là qui m€™a toujours intéressée et qui m'a donné inconsciemment cette volonté de m€™orienter vers ce secteur.
Avec l€™envie de découvrir aussi, comme vous le dites d€™autres cultures ?
Exactement. Il faut savoir que la Guyane c€™est un département Franàçais enclavé entre plusieurs pays donc c€™est beaucoup de cultures: amazonienne, amérindienne, surinamaise. Il y a beaucoup d€™échanges interculturels avec des gens qui ont une vision complà¨tement différente de celle qu€™on peut avoir aux Antilles oùon est dans un microcosme. Le caractà¨re insulaire fait qu€™on est parfois limité.
Quand vous vousêtes retrouvé sur cet immense continent, vous avez eu envie de voir d€™autres horizons ?
Toutà fait. J€™ai vraiment été attiré par cette différence qu€™on peut avoir même en étant dans un département franàçais, pouvoir toucher du doigt cette culture, cette faàçon de vivre différente...Quand on est jeune, on voyage aussi par les études, parce qu€™il existe beaucoup de moyens. C€™est ce qui m€™a motivéà faire des études. C€™était aussi cette envie de continuerà voyager. Je savais que c€™était possible en poussant les études, en faisant l€™école d€™ingénieur.
Votre école d€™Ingénieur se déroule bien et ensuite vous commencez la vie professionnelle. Commentàça s€™est passé ?
Au cours de monà‰cole d€™Ingénieur j€™ai fait des stagesà Bologne en Guadeloupe dans l€™Industrie de la rhumerie. J€™ai fait aussi un stageà l€™étranger en Inde. C€™est un pays oùon est complà¨tement dépaysé, c€™est un pays trà¨s pauvre mais trà¨s riche culturellement. On apprend énormément en étant dans ce pays. Et ensuite, j€™ai intégré une entreprise franàçaise de services avec une empreinteà l€™international qui m€™a permis dans le cadre d€™un V.I.E (volontariat internationale en entreprise) de partir au Gabon pendant un an et demi.
Partie 2 - Interview de Fabien antillaisà Luanda (Angola)
Vousêtes passé par l€™Inde et puis finalement vous avez eu cette opportunité d€™aller travailler donc au Gabon. Est-ce que c€™était vos premiers pas en Afrique ?
Oui c€™était mes premiers pas en Afrique. Je suis resté un an et demi au Gabon. Mon directeur cherchait un jeune sur qui s€™appuyer pour mettre en place de nouveaux process sur la gestion des opérations dans l€™industrie pétrolià¨re. Je faisais mes premiers pas dans cette industrie. C€™était trà¨s intéressant, je touchais des aspects techniques comme commerciaux. Suiteà mon V.I.E j€™ai continué avec un contrat plus long terme au Congo. Le Volontariat International en Entreprise a été mis en place aprà¨s la fin du service militaire obligatoire. C€™est un systà¨me qui permetà des jeunes diplômés de pouvoir voyager et travailler dans des entreprises franàçaisesà l€™étranger et en contrepartie, bénéficier d€™une expérienceà l'international.
A la fin de votre V.I.E on vous propose un contrat. Vous n€™étiez pas trop jeune pour aller vivre aussi loin dans un pays aussi différent de notre culture ?
Exactement, mais quand on quitte sa familleà 18 ans et qu€™on a le bac en poche, on s€™expatrie quelque part parce qu€™on s€™éloigne de ses origines, sa culture, ses amis. Donc pour moiêtre baséà Paris ouêtre basé en Afrique,àça ne m€™éloigne pas davantage. Pour moi c€™était trà¨s intéressant. J€™étais amenéà relever des défis, des responsabilités que je n€™aurai peut-être pas eu en restant en France. Etàça a été une expérience gagnante. Au final, j€™ai énormément appris et j€™ai énormément grandi aussià travers cette expérience au Gabon et au Congo.
Alors aujourd€™hui, vousêtre revenuà Paris parce que vous voulez encore faire des études. Qu€™est-ce qui vous a amené finalementà cesser de travailler en Angola puisque vousêtes aussi allé en Angola€¦?
Toujours avec la même entreprise, j€™ai fait le Gabon, le Congo et l€™Angola et j€™ai passéà chaque fois un an et demià deux ans dans ces pays. Et là , je me suis marié au mois d€™Aoà»t 2017 avec une Angolaise. Avant j€™avais envie de compléter ma formation par un Master Spécialisé dans le procédé puisque c€™était ce qui m€™animait depuis le départ et c€™était l€™opportunité ou jamais de le faire maintenant et pas plus tard. Quand on a une famille il est difficile de se relancer plus tard dans les études donc c€™est pouràça que j€™ai pris cette décision de faire un break et développer des compétences nouvelles dans un secteur nouveau. Il faut dire aussi que l€™activité du pétrole baisse. Je me diversifie dans le gaz pour saisir d€™autres opportunités dans un autre secteur qui a de l€™avenir.
Partie 3 - Interview de Fabien antillaisà Luanda (Angola)
Vous avez tellement aimé l€™Angola que finalement vous vous yêtes marié ?
Oui j€™ai rencontré ma femme en Angola et on s€™est marié au mois d€™Aoà»t 2017. C€™est un pays que j€™apprécie beaucoup parce que comme les Antilles il a été colonisé. Les Portugais se sont installés de la même manià¨re que les Franàçais se sont installés aux Antilles. Et il s€™est aussi créée une nouvelle culture entre la culture portugaise et la culture africaine. D€™ailleurs on retrouve beaucoup de rythmes comme la Kizomba qui rappelle le zouk. C€™est un pays qui m€™attire particulià¨rement car j€™y ai trouvé une ressemblance trà¨s forte avec les Antilles.
Comment on vit alorsà Luanda ?
Luanda c€™est la capitale économique de l€™Angola. C€™est une ville trà¨s riche qui a bénéficié des retombées économiques du pétrole et du diamant. C€™est une capitale qui est trà¨s belle, qui donne sur l€™Océan Atlantique et qui a été en plein boom ces dix dernià¨res années suiteà la fin de la guerre. On retrouve beaucoup d€™entreprises multinationales dans plusieurs secteurs qui participent au développement du pays. Quand on s€™éloigne un peu de Luanda, on arrive dans des provinces oùle développement est contrasté. Cela dit c€™est aussi dans ces provinces qu€™on s€™enrichità voir vraiment l€™intérieur du pays, on découvre de belles régions qui forment l€™Angola. Notamment les chutes d€™eau de Malenge, les plages du Sud de l€™Angola...ce sont des anciennes stations balnéaires oùles Portugais séjournaient pendant leurs vacances. On retrouve aussi des anciennes maisons portugaises typiques. C€™est trà¨s beauà visiter.
Est-ce-que la situation politique est aujourd€™hui stable ? Est-ce qu€™on vit sereinement en Angola ?
Il faut faire attention,àça reste un pays dangereux. Travaillant dans une entreprise pétrolià¨re, il y avait un systà¨me de sécurité bien établi, qui assurait des surveillances et des rondes prà¨s de mon logement. L€™Angola reste un pays oùil faut faire attention mais on n€™est pas coupé de la population. On peut se balader. Il m€™est arrivéà plusieurs reprises de partir en voitureà l€™intérieur du pays. Je n€™ai eu aucun problà¨me. Pour la stabilité politique, il y a eut des élections récemment. Tout s€™est bien passé. Aprà¨s la guerre, la population ne veut pas connaître une seconde fois cette souffrance. Donc je pense que c€™est un pays qui va vers plus de stabilité et de sécurité sur le plan économique aussi.
Quels sont les prochains projets de voyage ou d€™installationà l€™étranger ?
Je compte finir cette formation que j€™ai entaméeà l€™Ecole des Mines de Paris. Et j€™aimerais bien repartir en expatriation avec ma femme dans un nouveau pays en Afrique, au Moyen-Orient ou en Asie. Au travers de mon métier, j€™ai cette possibilité maintenant de bouger, et m€™installer dans un pays oùl€™industrie pétrolià¨re ou gazià¨re est bien établie.
En tout cas, le retour aux Antilles n€™est pas pour tout de suite ?
J€™y pense, mais effectivement, non pas pour tout de suite.
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