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Interview | Ingrid antillaiseà  New-York

Tous les jours les membres Caribexpats sont interviewés dans "Les Antillais dans le Monde" en partenariat avec la radio RCI. Ingrid, antillaiseà  New-York s'est installée ici depuis 2010. Elle a créé un festival de cinéma : le Chelsea Film Festival qui se déroulé chaque année depuis 2013. Elle partage son parcours. Contactez-nous pour passerà  l'émission : team caribexpat.com (remplacer par @)

Réécouter l' interview d'Ingrid antillaiseà  New-York

Partie 1 €“ Interview d'Ingrid antillaiseà  New-York

Vousêtes installéeà  New-York depuis 8 ans. Vous travaillez dans le monde du cinéma. Pourquoi avoir choisi la ville qui ne dort jamais ?

C€™est justement parce qu€™elle ne dort jamais que j€™ai décidé de m€™installer dans cette ville qui est trà¨s dynamique. J€™avais besoin de cette énergie dans ma vie et dans mon travail. C€™est une ville magnifique, que j€™aime beaucoup.

Comment s€™est passé votre arrivéeà  New-York ?

En avril 2010, je suis arrivée dans le but de poursuivre une carrià¨re artistique dans le cinéma. J€™ai fait 2 de trainingà  l€™Acteur Studio, une école d€™actingà  New-York. Il y a également une antenneà  Los Angeles mais j€™ai fait l€™école de New-York. C€™était deux années trà¨s intenses et trà¨s enrichissantes. Par la suite, j€™ai travaillé en tant qu€™actrice. Malheureusement j€™ai eu un trà¨s grave accident de voiture qui m€™a presque coà»té la vie. Aprà¨s une longue convalescence, j€™ai décidé de monter mon entreprise et de réaliser un festival international qui fait la promotion des jeunes talents.

C€™est un projet qui fonctionne bien je crois ?

Oui. C€™est un festival qui est né en 2013, avec 17 films de 13 pays la premià¨re année. Cette année, on va présenter 90 films de plus de 20 pays. On est trà¨s fiers. Le but vraiment de ce festival c€™est d€™aider la promotion de jeunes talents. On espà¨re présenter de plus en plus de films et d€™histoires qui touchent le monde entier.

Commentàça s€™est passé professionnellement en tant que jeune antillaiseà  New-York ? Le monde du cinéma est assez fermé. Vous avez rencontré des difficultés ?

Dans un premier temps, j€™étaisà  l€™école. C€™était un moyen de s€™immiscer dans le milieu, d€™avoir une éducation professionnelle et de créer son réseau. Je ne l€™ai pas fait dans ce but là  parce que je ne savais pas. C€™est un milieu difficile, mais en passant par une école comme Acteur Studio,àça m€™a permis de créer un réseau d€™étudiants. Ensuite les étudiants construisent leurs projets et restent en contact. J€™ai eu le soutien de la présidente de l€™Acteur Studio pour la 1à¨re année du festival. C€™était vraiment une chance. J€™ai eu beaucoup de chance dans mon parcours qui a été aussi semé d'embà»ches. L€™accident de voiture était un moment trà¨s difficile de ma vie, un tournant important mais grceà àça, j€™ai pu rebondir et créer ce projet. J€™ai eu beaucoup de soutien.

Vous n€™avez jamais eu envie de baisser les bras et de rentrer en Martinique ? Non. Mais je vais régulià¨rement en Martinique. Je compte m€™installer en Martinique peut-être dans un futur proche. L€™idée serait de continuer ce que je fais et qui aide énormément de gens. Je ne peux pas me permettre de dire €œOn arrête tout€ et laisser le projet.

Partie 2 €“ Interview d€™Ingrid antillaiseà  New-York Au début, j€™ai fait énormément d€™aller-retourà  Los Angeles. Cela m€™a permis de savoir si je voulais vraiment vivre aux Etats-Unis et ce que je voulais réellement faire dans ma vie. Cela a mis 2 ans et finalement grceà  l€™école, tout s€™est mis en place trà¨s vite. J€™ai rencontré beaucoup de gens, la communication est facile aux Etats-Unis et surtoutà  New-York. Il y a beaucoup de gens qui m€™ont tendu les bras et m€™ont informé de ce que je devais savoirà  propos de la vieà  New-York : trouver un appartement, faire ses courses, des petits détails qui sont importants. Quand on a vraiment l€™ambition de réaliser un projet dans sa vie, tout se met en place. Si c€™est vraiment une ambition qui part du cÅ“ur, les choses arrivent réellement. Finalement je ne regrette pas ces longues annéesà  avoir rencontré des personnes qui ont pu m€™aiguiller et me recommander de faire cette école. A Los Angeles j€™ai rencontré énormément de gens qui m€™ont vraiment suggéré de faire cette école. J€™ai réalisé ce que je ne voulais pas vraiment faire non plus parce qu€™à  la base ce n€™est pas dans cette carrià¨re artistique que je voulais me lancer mais j€™en suis trà¨s contente. C€™était un changement de parcours.

Vous avez l€™impression d€™avoir réalisé votre rêve Américain ? C€™est un grand mot. J€™habite aux Etats-Unis, j€™ai mes papiers Américains dans ce sens là  oui. Non parce que je ne suis pas milliardaire. Le rêve américain c€™est d€™arriver avec rien, réaliser ses projets et devenir milliardaire. Ce n€™est pas mon cas. Quand j€™aurais réussi ce projet là ,àçà  sera une réalisation du rêve Américainà  proprement dit !

8 ans aprà¨s votre arrivée sur place en tant qu' antillaiseà  New-York maintenant vousêtes une vraie New-Yorkaise ? Quelle est votre journée-type ? Il n€™y en a pas justement dans ce que je fais et je ne veux pas avoir de journée type. Je fuis la routine. Il y a beaucoup de rendez-vous, de sorties au cinémaà  Broadway, des évà¨nements auxquels je suis invitée, des premià¨res de film, des voyages dans les festivals pour rencontrer des réalisateurs et de potentiels partenaires. Il y aà  la fois des auditions pour mon métier d€™actrice. C€™est trà¨s différent chaque jour.

Comment ne pas parler de la vie nocturneà  New York. Vous profitez des roofs top, ces bars installés sur les toits des immeubles ? Absolument mais pas queàça, il y a aussi des endroits au bord de l€™eau qui sont plus agréables parfois qu€™un roof top bar. Cela fait quand-même quelques années que j€™habite ici et on a envie d€™être plus terre-à -terre que dans les immeubles. Mais la vie New-Yorkaise est trépidante. Ce sont des événements au quotidien. Il faut aussi parfois se reposer et puis d€™autres jours je me dis vraiment qu€™il faut que j€™y aille. Il y a beaucoup d€™événementsà  New-York qui favorisent justement le network.

Partie 3 €“ Interview d€™Ingrid antillaiseà  New-York Mon mari voulaità  tout prix faire notre cérémonie de mariage en Martinique donc j€™étais ravie de le faire. C€™était assez difficileà  organiserà  distance mais je ne regrette pas parce qu€™il n€™y a pas plus beau que la Martinique pour fêter un événement pareil. C€™était vraiment magique ! D€™un point de vue paysage je n€™en parle même pas, mais d€™un point de vue culinaire c€™était juste extraordinaire. C€™est un jeune chef étoilé de la Martinique qui a réalisé un menu de mariage vraiment délicieux. Je remercie encore toute l€™équipe parce que c€™était une belle soirée.

L€™occasion aussi de revoir vos proches. J€™imagine queàça dà»être un moment émouvant ? Oui, d€™autant plus que c€™était en Martinique ce qu€™on avait pas vraiment prévu des années en avance.Çà a s€™est fait assez naturellement et j€™ai beaucoup de souvenirs en Martinique donc forcément il y avait énormément d€™émotion. Célébrer le plus beau jour de ma vie sur monîle, c€™était quelque chose d€™extraordinaire.

Peutêtre le projet de rentrer en Martinique. Qu€™est-ce qui vous manque d€™ici en tant que martiniquaiseà  New York ? Tout me manque. La cuisine, les traditions, les baptêmes, les mariages, les communions, la vie nocturne martiniquaise, l€™accueil le climat. C€™est pouràça que j€™y vais régulià¨rement. Quand j€™y vais, forcément je prends le meilleur. Mais parfois il faut faire un choix et décider d€™aller se construire ailleurs pour revenir et aider plus de gens encore. On verra ce que l€™avenir nous réserve.

Votre mari se voit faire sa vie en Martinique et fonder une famille ? Peut-être, tout est une question d€™organisation et de possibilités. Je sais queàça lui plairait bien. C€™est quand même uneîle paradisiaque, je crois que personne ne peut dire nonà  une si belleîle.

L€™automne et l€™hiver, ce sont des périodes difficilesà  vivre pour vous ? Oui il fait trà¨s froid et c€™est un froid qui est rude et long. Je suis contente de vivre dans un pays oùon a 4 saisons, mais c€™est difficileà  supporter.Çà a peut aller jusqu€™à  -25° parfois. Maisàça fait 8 ans, on s€™habitue, on trouve les vêtements adéquats pour ne pas tomber malade, mais ce n€™est pas facile. Peutêtre que j€™aurai l€™occasion de programmer un voyage en Martinique.

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