Retrouvez les interviews de membres Caribexpats tous les joursà 12h30 en partenariat avec la radio RCI dans l'émission "Les Antillais dans le Monde".Cette semaine c'est Ludmina antillaiseà Casablanca qui vous fait découvrir son quotidien en tant que chargée de mission en contrôle interne et maîtrise des risques.Contactez-nous pour passerà l'émission : team caribexpat.com (remplacer par @)
Partie 1 - Interview de Ludmina antillaiseà Casablanca
Bonjour Ludmina ! Vousêtesà Casablanca, au Maroc depuis combien de temps ?
Depuis sept mois. Je suis en VIE (Volontariat International en Entreprise). Je suis volontaire pour la filiale d€™une entreprise franàçaise. Je suis chargée de mission en contrôle interne et maîtrise des risques.
Qu€™avez-vous fait comme études pour arriver jusque là ?
J€™ai commencé par une formation en école de commerce puis je me suis spécialisée en Master 2 en audit et contrôle interne
Vous avez quitté la Guadeloupe aprà¨s votre baccalauréat ? Partir pour la France hexagonale ce n€™est jamais rien pour un jeune mais quand on est néeà Marie-Galante, c€™est encore plus différent ?
C€™est sà»r, queàça a été assez compliqué. Quand on vient de Marie-Galante, on se sent un peu isolé déjà par rapportà la Guadeloupe. Mais partirà 18 ansàça a été compliqué puisqu€™on s€™est retrouvé dans une grande ville comme Bordeaux qui reste quand mêmeà taille humaine quand on la compare aux autres villes. Mais Bordeaux reste quand même une grande ville quand on vient de Marie-Galante. Cela a été assez compliqué mais pas impossible.
La preuve,àça vous a même donné des ailes puisque vous ne vousêtes pas arrêté là ...
Oui, grceà ma formation en école de commerce qui était vraiment orientée vers l€™international. J€™ai eu l€™occasion de faire des stagesà l€™étranger et des semestres académiques. Cela a ouvert mes horizons.
Vous avez enchaîné sur quoi aprà¨s Bordeaux ?
J€™ai obtenu mon master et j€™ai décidé de poursuivre en Master 2 audit et contrôle interne en alternanceà Montpellier. J€™ai suivi des cours et en même temps je travaillais pour une entreprise totalement différente de mon entreprise actuelle. Quand mon contrat s€™est terminé avec l€™entreprise oùj€™étais en apprentissage, j€™ai un peu cherché du travail en France puis j€™ai postuléà cette offre.
On avait longtemps pensé qu€™en France, l€™apprentissage était réservé aux métiers manuels, ce n€™est plus vrai depuis plusieurs années. Vous avez fait un Master 2 sous forme d€™apprentissage. Cette formule est intéressante ?
Oui puisqu€™on a déjà un pied dans l€™entreprise et les cours de Master 2 visentà nous pousser vers le milieu professionnel. Cela aideà donner aussi plus de matià¨res aux cours magistraux que l€™on a. Tout devient plus concret etàça responsabilise.Çà a donne aussi une attitude de travail et c€™est aussi valorisant quand on cherche du travail aprà¨s la formation.
Vous n€™êtes pas restée dans cette entreprise et c€™està ce moment là que vous avez eu l€™idée de partir en VIE ?
J€™ai fini mon apprentissage. Je ne cherchais pas spécialement un VIE nià partirà l€™étranger. Honnêtement, ce qui m€™a fait postulerà cette offre, c€™était vraiment la mission.
Partie 2 - Interview de Ludmina antillaiseà Casablanca
Commentàça s€™est passé pour partir au Maroc ?
J€™étais en pleine recherche. J€™ai commencéà postuler un peuà Montpellier. Aprà¨s, j€™ai postulé pour cette mission au Maroc. Mon idée de départ n€™était pas de quitter la France, mais j€™ai vraiment été attirée par les missions que proposaient ce poste.
On peut en savoir un peu plus sur ce que vous faites ?
Oui, donc je suis chargée de mission en contrôle interne et maîtrise des risques. Je travaille pour la filiale marocaine de Shell Environnement. La filiale marocaine s€™occupe de l€™approvisionnement en eau, électricité, assainissement et éclairage publique pour la ville de Casablanca uniquement.
C€™est énorme comme travail !
Oui, c€™est vrai mais c€™est trà¨s intéressant puisqu€™on toucheà tous les aspects de l€™entreprise, pas seulement le côté financier mais aussi le côté technique. On prend partà des projets assez importants: le développement de la ville de Casablanca et le développement social aussi. C€™est une mission globale et qui touche aussi beaucoupà l€™humain.
Vousêtes dans le cadre d€™un VIE, on peut rappeler ce que c€™est ?
Un VIE c€™est un Volontariat Internationale en Entreprise. Business France s€™en occupe, c€™est un organisme affiliéà l€™à‰tat qui place des jeunes comme moi dans des entreprises franàçaises qui cherchentà se développerà l€™étranger.
Il fallait parler plusieurs langues ?
Non, pas spécialement. Au Maroc, les langues principales restent le franàçais et l€™arabe. Mais non, ce n€™était pas un prérequis de parler l€™arabe. Je pense que ce qui a fait la différence, c€™est l€™expérience que j€™avais eu avant par l€™apprentissage et qui a joué au niveau du recruteur.
Aujourd€™hui, vous ne regrettez pas d€™avoir choisi cette formule et d€™être partieà l€™étranger ?
Pas du tout. Je sais que cette expérience sera valorisante. Au niveau personnel, cette expérience m€™apporte beaucoup de choses. Ce n€™est pas simple d€™arriver au Maroc quand on est Franàçaise et surtout quand on est antillaise. Il faut une forte capacité d€™adaptation et aussi une forte capacitéà travailler avec des équipes hétérogà¨nes : des Franàçais, des Marocains, des Algériens. Je travaille dans une entreprise multiculturelle. Les méthodes de travail restent trà¨s différentes des méthodes en France. Cette expérienceà l€™étranger pour moi ce n€™est que du plus même si au départ, je ne vous cacherais pas queàça a été assez compliqué.
Partie 3 - Interview de Ludmina antillaiseà Casablanca
Racontez nous quelles sont les particularités de la vie là bas et ce qui vous plaît aussi.
Casablanca, c€™est une ville gigantesque. Il y a plusieurs millions d€™habitants. C€™est une ville qui bouge beaucoup. J€™appelle Casablanca la fourmilià¨re car c€™est vraiment trà¨s grand. C€™est une ville jeune mais qui reste ancrée dans des traditions et oùla religion est aussi trà¨s présente. Ce qui m€™a le plus frappé, c€™est de voir qu€™à l€™heure de la prià¨re tout s€™arrête. Les gens prient même dans la rue. La religion est omniprésente au travail oà¹à l€™heure de la prià¨re, il faut respecter ceux qui veulent prier. Il y a même un lieu de prià¨reà mon travail. Au bout d€™un moment on s€™adapte. On est dans un pays différent, il faut accepter la culture de l€™autre et vivre avec. Cela fait parti de l€™immersion dans le pays.
Qu€™est-ce qui n€™était pas facile ?
Le regard des gens qui sont parfois curieux, qui veulent savoir si on vient de l€™Afrique Subsaharienne. C€™était assez compliqué au début y compris les rapports homme-femme qui sont aussi différents.
Avec le recul, j€™imagine que vous avez trouvé de trà¨s bons côtésà la vieà Casablanca ?
Oui. Quand on est expatriéà Casablanca la vie est quand même trà¨s agréable.J€™ai eu l€™occasion de bouger avec mes collà¨gues Franàçais et Marocains. Le Maroc est un trà¨s beau pays qui mérite vraiment d€™être connu avec des paysages magnifiques. Les Marocains sont trà¨s accueillants et trà¨s chaleureux, quand ils commencentà vous connaître. Ils se rapprochent beaucoup des Antillais par rapportà la mentalité: l€™accueil, le partage, faire plaisirà l€™autre, l€™amabilité. Au bout de sept mois je m€™y suis faite et je pense que je ne garderai que les bons souvenirs de cette expérience.
Vous seriez prêteà connaître un autre pays ?
Oui. Je penseàçà me plairait puisqueêtre expatriée c€™est apprendre beaucoup de choses. Chaque jour est un nouveau jour, c€™est l€™occasion d€™apprendre de soi même, et des autres. C€™est une expérience que je conseille si jamais les auditeurs ont l€™opportunité de partir. Allez-y,àça ne peut que vous ouvrir sur le monde.
Vous avez dans l€™idée un petit retourà Marie-Galante, peutêtreà la fin de l€™année ?
Ah oui, c€™est sà»r. Je n€™oublie pas de revenir. En tous cas, mercià vous et s€™il y a des expatriés antillaisà Casablanca qui auraient peutêtre écho de l€™émission et de mon interview, qu€™ils n€™hésitent pasà me faire signe !
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