La start-up Maison des Antilles, 93% de croissance en 2015, là¨ve 100 000 euros de fonds pour se développer
FRANCE HEXAGONALE | Quand on vit loin de chez soi, quoi de plus pratique qu€™une boutique de produits antillais en ligne pour faire ses achats ? Yorrick a créé la Maison des Antilles en 2011 alors qu€™il était toujours étudiant. Aujourd€™hui il accélà¨re le développement de sa start-up par les contributions du public. Son ambition : lever 100 000 euros de fonds privés avant le 20 juillet via une campagne en ligne. Entretien avec un entrepreneur digital.
Quel a été ton parcours aprà¨s ton départ des Antilles ?
A l€™ge de 8 ans j€™ai quitté la Martinique pour vivre en Guadeloupe jusqu€™à mes 17 ans,ge de mon départ pour les études en France hexagonale. J€™ai préparé ce projet de boutique de produits antillais en ligne en 4à¨me année d€™études en 2010. J€™ai lancé l€™activité en 2011 aprà¨s avoir obtenu mon diplome. J€™ai d€™abord été salarié en CDD en parallà¨le de mon activité : responsable marketing et communicationà Flexa (lits haut de gamme évolutif) puis coordinateur risque clientà Brake (distribution de produits pour les cafés, hôtels et restaurant). Je suisà temps plein au sein de ma structure depuis septembre 2014.
Peux-tu nous en dire plus sur ton entreprise et la boutique de produits antillais en ligne ?
Kyrioo est distributeur multicanal de produits antillais en France età l€™international depuis 2011. La distribution digitale se fait via le site lamaisondesantilles.com. Nous participons aussi aux foires et salons, notamment la Foire de Paris. Nous proposons également des coffrets aux comités d€™entreprises et nous développons une activité de gros depuis 2015 avec des produits dédiés aux professionnels de la restauration et du commerce.
Comment as-tu eu l€™idée de créer une boutique de produits antillais en ligne ?
Je voulais créé une entreprise jeune et je voulais qu€™elle soit en rapport avec les Antilles. Je me suis rendu compte du manque de site internet sur ce créneau et j€™ai lancé le site. Le profil digital de mes associés m€™a aussi orienté vers ce choix plutôt qu€™une boutique physique. Le bon lancement du siteà la période de noà«l m€™a confirmé le potentiel du marché. Depuis, les commandes arrivent chaque jour et sont toujours plus nombreuses. Ce qui n€™était qu€™une idée est devenue une entreprise.
Quels sont les produits et services proposés età quels besoins ton site web répond-il ?
Le site offre un accà¨sà un large choix de produits antillais dans le monde età tous. La diaspora, les touristes, les amateurs de cuisine y retrouvent les saveurs qu€™ils ont tant aimés et peuvent les faire gouter au monde. Nous privilégions les produits dits €œpremium€ 100% locaux inédits et innovants. Ces produits issus de PME et TPE antillaises sont mis en avant au sein de notre épicerie fine. Nous les vendons en exclusivité. Il y aussi une hotline, un tchat, des fiches produits complà¨tes, un blog et plusieurs animations tarifaires durant l€™année.
Ce projet revêt une dimension plus large qu€™une simple boutique de produits antillais en ligne. Quelle est-elle ?
En permettantà nos producteurs d€™exporter, nous contribuonsà notre niveau au développement de l€™économie locale. Nous avons tout mis en Å“uvre et cela sera encore plus vraià la fin de la levée de fond : un site moderne, ergonomique et fonctionnel. A travers tout cela, nous souhaitons contribuer encoreà notre niveauà l€™amélioration de l€™image des Antilles en France età l€™international : une image de marque au délà des clichés. On peut tousêtre ambassadeur de nosîlesà travers la promotion de notre gastronomie qui est une partie majeure de notre culture.
Quel bilan fais-tu de l€™évolution du site depuis sa mise en ligne ?
Je tire un bilan plutôt positif bien que fait de hauts et de bas car nous sommes toujours présent 5 ans aprà¨s le lancement. Nous avons 93% de croissance chaque année depuis 2 ans, plus de 5000 commandes et 2 millions de pages vues sur le site. Nous avons des clients fidà¨les dont certains commandent jusqu€™à 6 fois dans l€™année. Enfin, nous avons des commandes du monde entier et nous réalisons 10% de notre CAà l€™international.
A l€™inverse, quels sont tes principaux challenges et difficultés ?
Comme toute jeune entreprise la premià¨re difficulté est l€™aspect financier tant dans le financement que la gestion. Il y a également la complexité de trouver les bonnes personnes, compétentes, impliquées et trouver du temps pour travailler sur un projet quand on est pasà temps plein. Nous avons entamé une levée de fond en cours depuis 2 mois pour changer de dimension avec des tas de projetsà développer. Nous gardons la même motivation et le même enthousiasme qu€™à nos débuts mais avec plus de maturité et d€™expérience !
La campagne de crowdfunding s€™achà¨ve le 20 juillet. A quoi serviront les contributions du public et comment te projettes-tu dans 3 ans ?
Les 100 000 euros de levée de fonds privés s€™inscrivent dans le cadre d€™une levée plus importante qui mobilise également des fonds européens FEDER. Les fonds seront essentiellement alloués aux investissements humains et commerciaux, la communication, les sites, le stock et le développements des nouveaux projets. Dans 3 ans nous prévoyons une 2à¨me levée de fonds pour s€™internationaliser, développer de nouveaux projets plus physiques et permettre aux investisseurs qui le désirent de sortir du capital. Nous cherchons le meilleur équilibre possible entre Kyrioo et ses investisseurs afin d€™avoir la meilleure synergie et la meilleure performance possible durant les trois prochaines années. C€™est la clé si l€™on veut réussir dans notre seconde augmentation de capital dans 3 ans.Plus d€™infos : la levée de fonds de Kyrioo sur Spark up, la Maison des Antilles Rédaction : Doris Nol pour Caribexpat.com