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Portrait | Jean-Marc de la Martiniqueà  Los Angeles, Etats-Unis (1/2)


Aprà¨s la rencontre de

Nadà¨ge « ambassadrice de Guadeloupe en République Dominicaine », nous partons en Californie chez Jean-Marc, martiniquaisà  Los Angeles.

Attiré par lesà‰tats-Unis depuis l€™ge de 18 ans c€™est finalement en France hexagonale qu€™il poursuit ses études sans pour autant perdre son objectif de vue. Aprà¨s plusieurs années dans le domaine de l€™informatiqueà  Paris son rêve américain devient réalité quand il débarqueà  Los Angeles en 2006.

Il y créé son entreprise spécialisée dans le conseil aux étrangers qui veulent vivre auxà‰tats-Unis. D'ailleurs son prochain séminaire "Vivre et travaillerà  Los Angeles" aura lieu en novembre. Vous pourrez participerà  la visioconférence depuis chez vous ! Inscrivez-vousà  l'e-newsletter pour connaître les dates et réserver vos places.

Tu rêvais déjà  desà‰tats-Unis en 1993 finalement tu es parti étudier en France. Quel a été ton parcours ?

J€™ai voulu partir auxà‰tats-Unis aprà¨s le bac dà¨s 1993 aprà¨sêtre tombé sur la brochure d€™une école qu€™une de mes cousines qui était fille au pairà  Atlanta avait dans sa valise. C€™était trop cher par rapportà  la métropole. Ma mà¨re ne le voulait pas mais j€™étais déterminéà  partir. J€™ai pris les choses en main et j€™ai été accepté pour suivre un BTSà  Lille. J€™ai toujours voulu faire les choses différemment. Je voulais étudier en France mais vivre en Belgique donc Lille était parfaite ! Aprà¨s le BTS j€™ai intégré une école pour ingénieurs commerciaux en informatique financée par une grande entreprise qui m€™avait accepté en stageà  Paris.

Comment se sont passées tes premià¨res expériences professionnelles ?

Suiteà  mon stage cette entreprise ne m€™a pas proposé de poste j€™ai donc postulé chez un autre grand groupe de solutions informatiques qui m€™a embauché. J€™ai été ingénieur télémarketing pendant 3 ans. Ensuite j€™ai demandéà être muté aux Etats-Unis. Comme ce n€™était pas possible et que mon manager appréciait mon travail il m€™a proposé un poste de directeur. Plus tard un poste d€™ingénieur d€™affaires s€™est libéré. J€™ai postulé caràçà  m€™attirait plus par rapport au contact avec les clients. Sans le dire clairement, le directeur commercial m€™a fait comprendre que ma couleur de peau pouvait poser problà¨me faceà  certains clients. C€™était déjà  la 2à¨me fois que l€™on me faisait cette remarque depuis mon arrivée en France etàçà  m€™a choqué. J€™ai fini par démissionner et j€™ai rejoins une autre multinationale américaine installée en France.


Aprà¨s 13 ans en France tu quittes tout pour les à‰tats-Unis. Quel a été ton déclic ?

Etant donné que j€™étais au sein d€™un groupe américain j€™aià  nouveau tenté ma chance sans succà¨s. Le transfert d€™un commercial de France aux Etats-Unis rapportait peu de valeur ajoutéeà  l€™entreprise. J€™y suis resté 6 ans jusqu€™à  ce qu€™elle ait dà» supprimer 10 000 emplois. Une amie m€™a conseillé de reprendre une formation puisque je n€™avais pas atteint mon objectif.Çà à  a été le déclic ! J€™ai accepté le plan de départ volontaire proposé et je suis parti aux Etats-Unis avec l€™idée d€™apporter ma propre valeur ajoutée en créant mon entreprise.

Comment se sont passés tes premiers mois auxà‰tats-Unis ?

En 2005, je suis parti en voyageà  Miami qui m€™attirait plus car plus proche de la Martinique. J€™ai rencontré Rose, une américaine qui m€™a expliqué que cette ville offraità  l'époque plus d€™opportunitésà  ceux qui étaient dans le secteur de l€™immobilier, les loisirs ou de la fête. Elle m€™a conseillé de tenter ma chance là  oùelle vivait c€™est-à -direà  Los Angeles. J€™ai débarqué ici, j€™étais impressionné et un peu perdu les 3 premiers mois. Je voulais vivre en famille d€™accueil pour améliorer mon niveau d€™anglais et m€™adapterà  la culture américaine. J€™ai eu beaucoup de difficultés,à  chaque visite quelque chose clochait : le quartier craignait un peu, la personne se désistait ou la chambre était trop petite... Finalement une amieà  Rose m€™a hébergé dans son appartement gracieusement pendant 2 mois.

Tu t€™es ensuite forméà  UCLA pour obtenir un visa de travail américain. Comment as-tu accompli ce miracle ?

J€™ai fait appelà  une société qui a géré mon dossier d€™entréeà  UCLA*. J€™étaisà  l€™aiseà  l€™écrit mais pasà  l€™oral donc j€™ai suivi 9 mois de cours d€™anglais puis 9 mois d€™études en business oùles cours étaient assurés par des professionnels du secteur. A la fin du cursus il était possible d€™obtenir un visa de travail d€™un an auxà‰tats-Unis. Ce n€™est pas automatique mais il faut simplement en faire la demande.

D€™oùt€™es venue l€™idée d€™aider les étrangersà  mieux s€™intégrerà  Los Angeles ?

L€™idée est d€™abord venue de mes propres difficultés en arrivant ici. Je les racontais sur un blog et je me suis rendu compte que beaucoup d€™étrangers lisaient mes articles. Les étudiants que je fréquentais avaient aussi des difficultés d€™orientation aprà¨s leurs études. Ils sont plus de 68 000à  Los Angeles et 800 000 dans tout le pays. L€™idée a commencé a germé. Un test de personnalité fait par un des professeurs de UCLA* me confirmait que j€™étais plutôt doué pour le conseil. C€™est bien tombé car c€™est ce que je voulais faire sans savoir quel mot utiliser. En 2008 durant les cours, nous devions créer un business plan. J€™en ai profité pour développer ce concept. U in the USA est né en septembre 2009.

En quoi consiste concrà¨tement U in the USA ?

U in the USA a pour objectif d€™accompagner des étrangers qui viennentà  Los Angeles dans le but de s€™épanouir dans une vie et une carrià¨re qui les inspirent. Je fais du coaching individuel pour des personnesà  la recherche d€™un stage, d€™un emploi, les expatriés, ou ceux qui souhaitent créer une entreprise. On commence toujours par des tests de découverte de soi avec des outils de personal branding, la découverte du Why de Simon Sinek et des entretiens pour se recentrer sur sa vraie passion. J€™anime aussi le groupe L.A. Internationals sur Facebook. On organise des événements de networking sur différentes thématiques. A Los Angeles on parle plus de 224 langues différentes !

Voilà  une belle idée pour aider ceux qui rêvent de vivre ici ! As-tu rencontré d€™autres Antillais aux Etats-Unis ?

Oui. Un groupe d€™Antillaisà  San Francisco m€™a contacté car ils souhaitaient créer une association. Ils m€™ont mis en relation avec une autre Antillaise de Los Angeles. Au fur età  mesure, j€™ai commencéà  organiser des fêtes chez moi pour nous réunir. Il y en a une dizaine qui vivent encore ici. En 8 ans je pense avoir croisé 30à  50 Antillais aux Etats-Unis et j€™en connais qui vivent ici depuis 20 ans !

Quels sont tes conseils aux étrangers qui veulent s€™installerà  Los Angeles ?

Vous comptez arriverà  Los Angeles pour trouver directement du travail ? Oubliez cette idée. 65 000 visas de travail H1B sont disponibles chaque année mais ils sont généralement accordés aux profils de mathématiciens et chercheurs, contrôleurs de gestion ou comptables. En passant par une formation professionnelle avec un bac + 3 et de l€™expérience il sera plus simple d€™apprendre les techniques américaines pendant 6à  9 mois de cours du soir et faire du volontariat la journée. Les 3 derniers mois on peut faire un stage en entreprise, idéalement celle dans laquelle on aimeraitêtre embauché. A la fin de la formation on peut demander un visa de travail. Il est valable un an pour les profils commerciaux et 29 mois pour les profils d€™ingénieurs.

As-tu d€™autres conseils spécifiques aux entrepreneurs ?

Il y a 2 choses trà¨s importantes lorsqu€™on créé une entreprise : avoir un bon avocat et un bon comptable ! Ensuite il est important d€™apprendre les techniques d€™entrepreneuriat américaines et se rapprocher des chambres de commerceà  Los Angeles car elles organisent des réunions d€™information. Il faut aussi se créer un réseau d€™apporteur d€™affaires pour comprendre comment les autres ont réussi ici et s€™entraider. Les investisseurs s€™intéressent plutôtà  des sociétés qui ont fait leurs preuves. Ils investiront dans votre entreprise quand ils verront que vous avez déjà  investi vos fonds propres et ceux de votre entourage. Je conseille d€™arriver ici avec un minimum de 50 000à  100 000 dollars surtout pour l€™obtention d€™un visa d€™investisseurs. Il est surtout important d'être accompagné d'un avocat d'immigration sur les aspects liésà  l'entrepreneuriat.

Quelles sont les différences culturelles auxquelles il faut s€™adapter ?

A Los Angeles, les gens sont trà¨s sympathiques et ouverts. Cela peut surprendre au risque de penser que c€™est de l€™amitié ce qui n€™est pas forcément le cas. Il faut observer et poser des questions surtout si on veut trouver un emploi. Le networking est trà¨s important ici. Il faut aussi savoir que les noirs américains ne comprennent pas forcément les Antillais francophones même par rapportà  ceux qui viennent des autresîles de la Caraà¯be. Nous n€™avons pas la même faàçon de penser, nos repà¨res sont différents et cela les choquent.

A part la voiture, comment se déplace-t-on dans cette mégalopole ?

Los Angeles est une ville de plusieurs millions d€™habitants. Il est mieux d€™avoir une voitureà  moins d€™être étudiant et de vivreà  proximité de l€™université. On peut alors se déplacer en bus. L€™abonnement coà»te 100 dollars pour un mois. Dans certains quartiers comme la plage, le quartier universitaire et le centre ville on peut aussi combiner le bus et le vélo (les bus sont équipés pour les transporter). Le métro dessert surtout le centre-ville mais les lignes seront bientôt étendues. Il faut aussi savoir que Los Angeles est la 2à¨me ville la plus embouteillée des Etats-Unis. Il y a énormément de trafic !

As-tu quelques bonnes adressesà  laisser aux lecteurs pour trouver de quoi se loger ?

On peut trouver quelques annonces sur www.craiglist.com. Sur www.westsiderentals.com on paye un abonnement pour obtenir des listings etêtre mis en relation avec des loueurs. La colocation est trà¨s communeà  Los Angeles car le coà»t de la vie est trà¨s élevé. Par exemple pour un appartement de 2 chambres et 2 salles de bain situéà  une demi heure environ de la plage dans un bon quartier proche des studios d€™Hollywood on peut payer 1800 dollars environ.

Aprà¨s 8 ansà  Los Angeles, quels liens gardes tu avec la Martinique ?

Je garde surtout des liens familiaux car c€™est important. Ensuite je voudrais favoriser les échanges entre les DOM et lesà‰tats-Unis car c€™était l€™origine de U in the USA. En juillet 2013 nous avons encouragé une équipe martiniquaise en déplacement ici pour affronter le Canada lors de la Gold Cup. Nous étions 15 Caribéens (francophones et anglophones)à  défendre la Martinique dans un stade de 40 000 personnes ! On nous entendait comme des fous ! En décembre 2013 j€™ai participé au Forum de la Diaspora en Martinique. J€™aimerais identifier les Antillais qui vivent auxà‰tats-Unis et pas seulement parîle car nous sommes déjà  assez petits pour nous limiter. Aujourd€™hui il n€™y a pas d€™outils qui permettent de faireàçà . Pourtant il sont nombreux et je pense qu€™ensemble nous pouvons faire pas mal de choses.

Pour conclure, comment te vois-tu dans 5 ans ?

Au niveau professionnel, je m€™oriente plutôt vers le coaching de groupe et les conférences s€™adressant aux entrepreneurs et aux expatriés. J€™écris aussi un livre. Je souhaite développer mes propres workshops également. Ensuite, j€™envisage de demander la nationalité américaine l€™an prochain de faàçonà  revenir en Martinique et y rester un peu plus longtemps. Je ne compte pas me réinstaller là -bas. Je veux plutôt avoir une vie entre la Martinique et lesà‰tats-Unis et aider au développement des relations entre les deux. Nous espérons que le portrait de Jean-Marc vous a plu tout comme ses conseils sur l€™expatriation auxà‰tats-Unis. N€™hésitez pasà  lui laisser vos commentaires. Quant a nous, on file droit vers la prochaine destination. Restez connectés ! Remerciements : Jean-Marc, entrepreneur martiniquaisà  Los Angeles, fondateur de U in the USA. *UCLA : University of California Los Angeles Rédaction : Doris Nol pour Caribexpat.com

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