Un retour au pays en Guyane, commentàça se passe ?
De retour en Guyane en 2019 aprà¨s avoir vécu plusieurs années en dehors de son territoire d'origine, notamment au Sénégal, Chrislà¨ne n'avait pourtant pas prévu de rentrer de sitôt. Dans notre Caribexpat Live, elle nous parle de son parcours et de son expérience suiteà son choix de (re) venir vivre en Guyane.
Pour commencer, on te laisse te présenter. Parle-nous de ton parcours !
Je suis urbaniste. J'ai un parcours assez atypique. J'ai commencé par un BAC ST2S pour devenir infirmià¨re. J'ai poursuivià l'université une licence AES, liéeà l'économie et l'entreprenariat... pour finalement me réorienter en urbanisme.
Quel a été le déclic concernant ton choix de retour en Guyane ?
Je n'avais pas prévu de rentrer en Guyane aussi tôt. à€ l'époque, j'étais au Sénégal. C 'était un territoire qui me faisait déjà rêver, je m'y épanouissais. Il y a eu une période électorale qui a mis mon emploi en stand-by pour 6 moisà 1 an. Je n'avais pas la possibilité de rester pendant 6 moisà 1 an sans travail, surtout aprà¨s mes études. L'idée de rentrer en Guyane, c€™était vraiment sur un coup de tête. Je raconte souvent l'histoire oùmon pà¨re est venu me chercher lui-mêmeà Dakar. Il est reparti sans moi puisque je n'étais vraiment pas prêteà (re) venir vivre en Guyane tout de suite . Finalement, je suis rentrée etàça fait trois ans que l€™aventure dure.
Comment t'es-tu préparée avant de (re) venir vivre en Guyane ?
J€™ai eu la chance d'être accompagnée par ma famille. J'ai pu bénéficier d'un logement et d'un véhicule assez rapidement, ce qui m€™a permis d'être autonome dà¨s mon arrivée. Le premier emploi a été un coup de chance. Un peu comme Cynthia. J€™ai participéà une conférenceà l'époque sur le vélo, la question du déplacement en mode doux en Guyane. Puisque en revenant, il y avait aussi cette idée de (re) venir vivre en Guyane mais pas pour travaillerà Cayenne. J'avais l'ambition de travailler absolument dans l'ouest, pour moi ce sont des territoires d'avenir et oùil y a un réel challenge en matià¨re d'urbanisme. Lors de cette conférenceà Saint-Laurent, je rencontre un collà¨gue, qui est devenu un ami, qui me dit que son employeur recherchait des urbanistes et d€™envoyer mon CV. Un mois plus tard, j'étais embauchée et j'emménageaisà Saint-Laurent. C€™était sur mes fonds propres, puisque j'étais déjà sur le territoire. Pour trouver un logement en Guyane,àça a été assez compliqué. Le marché du logement sur Saint-Laurent est assez serré. Mais j'ai réussià m€™en sortir. Il a fallu acheter un véhicule car sans véhicule, on ne peut pas se déplacer. Ce sont des investissements qui vont vous faciliter la vie plus tard.
Suiteà ton retour en Guyane, comment t'es-tu réadaptéeà la vie sur place ?
Je pense que quand on revient au pays, il fautêtre dans un état d'esprit oùon vient dans un nouveau territoire. Parce qu'entre-temps, quand on est parti pendant cinq ans ou plus, le territoire a avancé mais vos amis aussi ont évolué. Votre environnement, en lui-même, a évolué. Donc il faut vraimentêtre dans un état d'esprit ouvert. On vient découvrir de nouvelles personnes, se faire un nouveau réseau. Il faut vraiment (re) venir vivre en Guyane mais dans un état d'esprit de renouveau.
Surtout lorsque le poste que l'on trouve ne se situe pas dans notre commune d'origine ?
Saint-Laurent, je connaissais car j€™y ai ma grand-mà¨re et mes tantes. C€™était l€™endroit oùje venais chaque grandes vacances. C'était l€™endroit oùje venais me réfugier parce que c'est le calme absolu, une vraie coupure. Donc l'ouest guyanais, je connaissais. En revenant en Guyane c'était clair. Je ne voulais pas travaillerà Cayenne, je voulais travailler absolument dans l'ouest guyanais. Tout s'alliait bien. Socialement parlant, c'était un territoire oùje voulais vivre et évoluer. Professionnellement parlant, je savais que j'y serais épanouie. C'était vraiment un nouveau challenge.
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Au départ, tu étais prêteà revenir chez toi tous les week-ends.
J€™ai fait une premià¨re année sur Saint-Laurent mais je suis originaire de Remire. Mes amis sont là bas. Pour maintenir le lien, je faisais cette démarche de rentrer tous les week-ends. Aprà¨s il y avait beaucoup plus d'animations sur le littoral que dans l'ouest guyanais. Il s'est avéré que je m'en suis retrouvée épuiséeà la fois moralement mais aussi physiquement. Quand vous faites votre semaine du lundi au vendredi, que vous devez faire trois heures de route pour vous rendreà Cayenne le vendredi, revenir le dimanche et réenchainer la semaine, c'est assez complexe. Entre-temps, je suis partieà Cayenne pour faire l€™expérience professionnelleà titre comparatif. Finalement, j'ai préféré revenir travaillerà Saint-Laurent. En revenantà Saint-Laurent, il était clair que je ne reproduirai pas les mêmes erreurs. J€™ai choisi de vivre mon expérience Saint-Laurentaiseà 100%.
Tes perspectives professionnelles étaient donc plutôtà Saint-Laurent.
Je fais partie de ces urbanistes qui ont envie de créer, de faire de la conception et de la réalisation. De caractà¨re, je suis quelqu'un qui aime que les choses soient faites assez rapidement. Du coup, sur Saint-Laurent, j €™ai retrouvé cet engouement, de la part des supérieurs et de l'environnement professionnel, que je n'ai pas retrouvéà Cayenne. Aujourd€™hui, j'occupe un po ste de management. Donc il y a de réels enjeux, de réels challenges que j'avais envie de relever. Saint-Laurent a ce côté international que je ne retrouve pas ailleurs. On est connecté avec le Suriname. On peut visiter ce pays frontalier.
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