Les membres Caribexpats passent en interview tous les joursà 12h30 en partenariat avec la radio RCI dans l'émission "Les Antillais dans le Monde". Manuella antillaiseà Oslo est arrivée en Norvà¨ge dans les années 1990. Elle directrice des ressources humaines et vous raconte son parcours.Contactez-nous pour passerà l'émission : team caribexpat.com (remplacer par @)
Partie 1 - Interview de Manuella antillaiseà Oslo (Norvà¨ge)
Mes parents sont nés en Martinique alors que je suis née quand ils faisaient leurs études universitairesà Antony. Je suis née dans la région parisienne et j€™ai vécu presque un an chez ma grand-mà¨re aux Antilles,à Fort-de-France. Mon enfance a baigné dans le patrimoine antillais des odeurs, des rires, de la plage et de tous les souvenirs. Je n€™ai jamais vécu longtemps en Martinique en tant que jeune, en tant qu€™adolescente, en tant qu€™adulte mais, pour moi la Martinique, cela a été d€™abord les vacances et les printemps d€™attache familiale.
Vous avez fait également vos études supérieures en France, c€™est là que vous avez démarré ?
J€™ai fait toute ma scolarité dans la région parisienne. J€™ai fait des études de Droit et ensuite j€™ai passé mon diplôme d€™avocat au barreau de Paris. C€™està cette période, pendant mes études de droit que j€™ai rencontré en 1985, celui qui allait devenir mon époux. C€™est un norvégien, on s€™est rencontréà Paris et on y a vécu pendant 6 ans. J€™étais étudiante, je passai mon diplôme et j€™ai commencéà travailler. Il travaillaità l€™ambassade de Norvà¨ge en France et ensuite il a travaillé dans l€™entreprise Alcatel. Puis nous sommes partis en Norvà¨ge tous les deux. C€™est là que mon expatriation a commencé en 1991.
Racontez-moi d€™abord la rencontre avec votre épouxà Paris et la décision de s€™installer en Norvà¨ge ?
C€™est une rencontre complà¨tement dà»e au hasard. Il étaità Paris depuis vraiment peu de temps, il essayait de s€™établir, il voulait apprendre le franàçais. Je fêtais l€™anniversaire d€™une amie dans une discothà¨que. On s€™est rencontré dans une discothà¨queà Paris. Il a été motivé par cette perspective de pouvoir approfondir son franàçais en ayant quelqu€™un parlant bien le franàçais et moi, surement curieuse de ce pays, la Norvà¨ge, dont j€™ai, pour ainsi dire, trà¨s peu entendu parler. On a commencé une relation et petità petit, je crois que j€™étais passionnée par ce pays oùces premià¨res approches ont donné une impression de liberté, une impression de pays oùpresque tout était possible, c€™est un pays qui était trà¨s différent et je me suis sentie trà¨s vite bien accueillie. Je suis partie en vacances au début avec lui pour rencontrer ses parents, découvrir la Norvà¨ge qui a vraiment des paysages fantastiques et, petità petit, faire connaissance avec les gens. Le processus décisionnel pour moi a été d€™abord un processus intellectuel en me disant que: si j€™étais en relation avec une personne venant d€™un autre pays, il ne fallait pas que j€™élimine l€™éventualité de pouvoir y vivre. Quand cette opportunité s€™est produite, on a décidé tous les deux que l€™on voulait faire le pas, quitter la France pour partir en Norvà¨ge. En 1991, on s€™était déjà marié et on avait deux filles. L€™ainée est née en 1989 et la seconde est née en 1991. Je suis arrivée en juin 1991 en Norvà¨ge,à Oslo, avec mes deux filles et mon mari. Cela a été le début d€™une autre période de ma vie qui a commencé d€™une manià¨re extrêmement positive.
Partie 2 €“ Interview de Manuella antillaiseà Oslo (Norvà¨ge)
On s€™est rencontré en 1985. On s€™est marié en 1987 en France et on a eu notre voyage de noce tout de suite en Martinique et il a beaucoup aimé La Martinique. Il a fait la connaissance de ma famille...ce contraste entre la ville et la campagne, les traditions, les couleurs, la présence trà¨s forte de la nature, la mer, la joie de vivre, la danse€¦ ce sont des choses qu€™il a tout de suite beaucoup appréciées et il a vraiment fait connaissance avec la Martinique. J€™ai une grande chance, c€™est qu€™il a tout de suite appris le franàçais donc on a trà¨s rapidement parlé le franàçais et il n€™y avait pas de barrià¨re de la langue, ni avec la France ni avec la Martinique. Cela a été quelque chose de trà¨s important pour nous au début de notre relation et jusqu€™à maintenant. D€™ailleurs, maintenant c€™est lui qui travaille plus avec la France et les pays francophones que moi, donc c€™est trà¨s amusant. Mais, c€™est vrai qu€™il a tout de suite beaucoup aimé la Martinique.
Comment est-ce que vous vous installez et vers quelle voie vous vous dirigiezà ce moment là professionnellement parlant ?
J€™ai passé mon barreau en mars 1988 et j€™ai commencéà travailler dans un cabinet d€™avocat et quand on a eu notre premià¨re fille en 1989, j€™ai pris quelque cours de Norvégien et puis surtout j€™entendais mon mari parlerà ma fille aînée en Norvégien. J€™ai eu un apprentissage passif de la langue. Quand j€™ai déménagé en juin 1991 en Norvà¨ge, c€™était une décision complà¨tement immédiate, mon travail numéro un était de me mettreà la langue pour la pratiquer professionnellement. J€™étais toujours trà¨s attachéeà mon activité professionnelle donc c€™était vraiment mon objectif numéro un. Je me suis inscriteà l€™Université d€™été d€™Oslo qui regroupe des étudiants du monde entier qui veulent apprendre le Norvégien. Il y avait des cours de Norvégien intensif tous les matins pendant 6 semaines et ensuite, on était libre le reste de la journée. Cela a été le premier piedà l€™étrier qui m€™a permis d€™avoir mes premià¨res connaissances du Norvégien: arrêter de parler franàçais, arrêter de parler anglais et vraimentêtre en immersion totale. Il y a eu aussi le contact avec d€™autres mamans norvégiennes. Il y a un long congé maternité en Norvà¨ge. Cela a été un avantage trà¨s important pour moi parce que je me suis retrouvée dans un pays oùles mamans avaient du temps. Elles avaient un congé maternité qui dure huit mois aujourd€™hui, età cette époque il était de six mois. Il est même d€™un an si on prend un congé de maternitéà 100%. Je pouvais par l€™intermédiaire de mes filles et du jardin d€™enfants, avoir des contacts et des connaissances avec des mamans de monge qui étaient norvégiennes et qui m€™ont apprisà découvrir, le mode de vie norvégien et avec qui je pouvais échanger trà¨s rapidement. Ensuite il y a eut une période de déception. Quand je suis arrivée en 1991, mon mari était trà¨s optimiste et il est toujours un européen convaincu. On a pensé que, trà¨s vite, la Norvà¨ge rentrerait dans la communauté européenne. Mon pari c€™était d€™étudier le droit communautaire, donc j€™ai fait un master en droit communautaire. On s€™est aperàçu trà¨s rapidement que, premià¨rement, quand la Norvà¨ge n€™était pas dans la communauté européenne, ce qu€™on me proposait c€™était de refaire totalement mes études de droit. Je n€™étais pas du tout motivée pour refaire ce chemin. La deuxià¨me chose c€™est qu€™en 1994, la Norvà¨ge a refusé l€™entrée dans la communauté européenne et a développé l€™espace économique européen. Cela a été une grande déception pour moi qui m€™a amenée dans la réalitéà un changement d€™orientation assez profond.
Partie 3 €“ Interview de Manuella antillaiseà Oslo (Norvà¨ge)
Des années 1991 à 1994, j€™ai mis l€™accent sur l€™apprentissage de la culture et j€™ai accepté différents petits travaux. J€™ai fait des projets juridiques, je travaillais au centre pour la communauté européenne de Norvà¨ge, j€™ai fait un projet d€™étude sur les médicaments dans l€™espace économique européen. Ce n€™était pas du tout des emplois fixes mais cela me permettait de mettre le piedà l€™étrier et d€™essayer d€™entrer dans la vie professionnelle. En 1994, quand la Norvà¨ge a refusé définitivement son entrée dans la communauté, j€™ai changé de stratégie. J€™ai fait des études de pédagogie, ce n€™était pas parce que la pédagogie m€™intéressait particulià¨rement mais c€™était la possibilité d€™étudier en Norvégien qui,à mon avis, me donnait un avantage. Et cela a trà¨s bien marché. J€™ai étudié la pédagogie et j€™ai découvert au même moment ce qu€™on appelle la pédagogie et le secteur des minorités et celaà été un secteur que j€™ai beaucoup apprécié. Je m€™y retrouvais parce que j€™étais immigrée en Norvà¨ge, en plus en 1994 et en 1995, c€™était vraiment les débuts des politiques migratoires, les politiques d€™intégration, les débuts des systà¨mes plus importants pour les droits des réfugiés et les demandes d€™asile. J€™ai donc trouvé ce domaine trà¨s intéressant et j€™ai commencéà poser ma candidature pour entrer dans l€™administration norvégienne et pour travailler dans ce secteur d€™activité qui a bien fonctionné. J€™avais un poste d€™employé sur ce domaine d€™activité des politiques d€™intégration norvégiennes. C€™est comme cela que j€™ai commencé ma carrià¨re dans l€™administration publique norvégienne.
Vousêtes un couple mixte en Norvà¨ge au début des années 1990, comment se passait le contact ?
Je crois que ma personnalité n€™est pas orientée vers des choses qui ne sont pas tangibles pour moi donc le fait que les gens me regardent bizarrement ne sont pas des choses qui me pénà¨trent en quelque sorte. Ce que je constatais quand je parlais de cette période positive quand je suis arrivée dans ce pays nouveau pour moi, pleine d€™amour, avec mes deux filles, je construisais une famille. Tout monêtre et mes désirs étaient tournés vers cette volonté de réussir mon intégration, ma vie de famille. Je ne dis pas que c€™était facile mais cette volonté d€™approcher le pays d€™une manià¨re positive a, en quelque sorte, dépassé l€™expérience négative. Donc oui, j€™ai sà»rement eu des expériences négatives surtout dans le domaine professionnel. J€™ai posé ma candidature dans beaucoup de postes différents avant d€™avoir ce poste, qui était au débutà à temps partiel, dans l€™administration et qui n€™était pas du tout un poste de juriste. Il faut dire aussi que la Norvà¨ge est un pays oùles questions de parité sont extrêmement importantes. En tant que maman, donc femme, ce qui m€™a frappé c€™est que les portes étaient ouvertes. Les femmes, en Norvà¨ge, sont trà¨s actives socialement. C€™était trà¨s facile de faire quelque chose le soir même si on avait des enfants, même si on avait un mari. Ce n€™est pas du tout vu de manià¨re spéciale de proposer de sortir avec des copines pour aller au cinéma, aller faire un jogging autour d€™un lac. Mes initiatives ont trà¨s vite trouvé du répondant et j€™ai pu, moi aussi, répondre sans problà¨me aux initiatives que les mamans norvégiennes me proposaient. Mon intégration s€™est faite grceà la parité età la situation des femmes en Norvà¨ge, oùj€™ai trouvé une grande liberté et une grande possibilité de m€™exprimer et de me développer et surtout de copier. Et cela a été trà¨s important parce que même si j€™ai vécuà Paris je ne savais pas vivre quand il y avait beaucoup de neige, quoi faire des enfants quand la poussette a plein de neige, comment on les habille. J€™ai beaucoup copié, imité. J€™ai essayé de comprendre quel était leur mode de vie, la manià¨re de manger, de boire. Cela m€™a beaucoup aidé d€™être avec ce cercle de mamans et certaines sont devenues mes amies petità petit.
Partie 4 €“ Interview de Manuella antillaiseà Oslo (Norvà¨ge)
Aujourd€™hui, je suis directrice des ressources humaines dans l€™Agence Nationale de l€™Environnement. Pour résumer, j€™ai travaillé dans les politiques d'intégration pendant une quinzaine d€™année. J€™ai travaillé aussi de manià¨re trà¨s active dans la lutte contre les discriminations raciales et ethniques oùj€™ai été responsable de la constitution du premier médiateur, pour lutter contre les discriminations raciales et ethniques, participer au processus législatif pour avoir des textes de lois qui prohibent la discrimination raciale et ethniques. J€™ai fait un passage trà¨s courtà un poste ministériel et quand j€™ai démissionné de ce poste en février 2008, c€™està ce moment là que je me suis tournée vers les ressources humaines. Cela fait donc huit ans que je suis directrice des ressources humaines au sein de l€™administration norvégienne et c€™est une activité qui me passionne.
Parlez-moi un peu de vos journées, de vos filles aussi qui ont donc bien grandi aujourd€™hui !
A Oslo, j€™ai eu la chance de mettre mes filles dans une école franàçaise. L€™ ainée a fait toute sa scolarité dans une école franàçaise et elle a passé son bac franàçais, la seconde est partie dans le systà¨me norvégien en 1à¨re et la dernià¨re est partie dans le systà¨me norvégien en 4à¨me. Mais, cela m€™a permis de donnerà mes filles une base de bilinguisme qui est trà¨s solide. Maintenant, elles parlent plusieurs langues. Cela a été une trà¨s grande chance. Et puis un grand mercià mes parents, qui prenaient mes filles deux semaines par an, pendant les grandes vacances scolaires. C€™était donc l€™immersion totale pendant deux semaines de vacances en Martinique. Elles ont aussi une attache assez forte avec les Antilles qu€™elles connaissent bien. Maintenant ce sont des jeunes adultes, de 28, 26 et 24 ans. Celle de 26 ans a aussi deux enfants. Donc, j€™ai un petit fils de 20 mois et une petite fille de 3 mois.
Et tout le monde vit toujours en Norvà¨ge ?
Celle qui a des enfants vit en Norvà¨ge. Notre aînée vità Berlin oùelle travaille comme ingénieure. La dernià¨re vità Barcelone oùelle fait des études. On voit comme les antillais se répandent de génération en génération, aux quatre coins du globe. Pour vous parler de mes journées, je voudrai mettre l€™accent sur des petits points amusants. Les Norvégiens sont assez préoccupés par les questions climatiques et comme je suis directrice des ressources humainesà l€™Agence de l€™Environnement, on a aussi une organisation qui aident les employésà avoir des réflexes environnementaux. On a un garageà vélo, on est 300 employésà Oslo. Je fais du vélo, je pars de la maison, je m€™habille, quand il neige, je prends les rouesà crampons et je roule 13 kilomà¨tres jusqu€™au travail. Arrivée au travail, je me douche et je mets ma robe, j€™enlà¨ve mes vêtements de sport. Je travaille de 8h00à 15h45. On a 20 minutes pour déjeuner. Un poste de DRH c€™est beaucoup de réunion, de développement des cadres, de réorganisations des entreprises. C€™est un petit peu la même chose dans tous les pays. En Norvà¨ge, on est dans un secteur publique trà¨s développé et trà¨s moderne, digital. On utilise les nouveaux moyens de communication d€™une manià¨re trà¨s offensive. Il y a beaucoup de réorganisation dans le secteur publique. Un deuxià¨me axe de travail qui est trà¨s important, c€™est de développer les compétences des employés pour les amenerà prendre des postes différents. Les relations avec les syndicats sont aussi trà¨s importantes en Norvà¨ge, pour avoir un climat social de dialogue et non pas dans le conflit.
Partie 5 €“ Interview de Manuella antillaiseà Oslo (Norvà¨ge)
Il n€™y a pas d€™associations antillaiseà Oslo en tout cas, je n€™en connais pas. Mais par hasard on rencontre des antillaisà Oslo de temps en temps. En Norvà¨ge, il y a une grande évolution et un grand brassage des populations. La population immigrée est trà¨s importante. A Oslo plus d€™un quart de la population est d€™origine non-norvégienne. Il y a beaucoup de pakistanais, Turcs, Marocains, Polonais€¦ ce qui amà¨ne des grands changements dans la population norvégienne. On a un Welfare State qui est bien développé. On a eut les ressources de pétrole ce qui fait qu€™on est traité comme un pays riche. Mais je veux mettre l€™accent sur une utilisation de cs richesses que je trouve vraiment fantastique, qui est un ascenseur social : tout jeune qui veut faire des études a aussi la possibilité d€™avoir un emprunt de l€™à‰tat c€™est-à -dire qu€™on donne un emprunt qui permetà tout étudiant, quel que soit le revenu de ses parents, d€™avoir de l€™argent pour payer ses études, son loyer. A chaque fois que les examens sont passés, 60 % de cet emprunt sont transférés en don. A la fin de leur étude, ils n€™aurontà rembourser que 40% de l€™emprunt qui aura été fait. Quand je regarde mon ancien domaine d€™activité qui est l€™intégration des migrants et des immigrés en Norvà¨ge, je constate que c€™est une intégration qui fait qu€™il y a beaucoup d€™immigrés qui peuvent faire des études supérieures, accéderà des professions académiques,être médecin, ingénieur, avocat. Maintenant, ils rentrent plus dans les professions qui attiraient plus les Norvégiens c€™est-à -dire les sciences politiques, les sciences sociales. Maintenant on voit des enfants d€™immigrés rentrer dans ces domaines d€™activité.
Quand vous regardez votre évolution, pour les gens qui nous écoutent en Martinique, qu€™est-ce que vous pourriez donner en terme de conseils ?
Il est trà¨s difficile de projeter sa vie vingt ans en avant quand on fait un tel choix. Mais ce qui est possible de faire c€™est quand on fait le pas de vivre dans un autre pays c€™est de prendre la premià¨re décision qui est la plus importante et de se dire que l€™intégration se fait par la maîtrise de la langue. C€™est complà¨tement inconcevable de penser qu€™il puisse y avoir une bonne intégration sans l€™apprentissage de la langue locale. La deuxià¨me chose c€™est qu€™il fautêtre ouvert. J€™ai rencontré des barrià¨res professionnelles auxquelles je ne m€™attendais pas mais quand on regarde un petit peu l€™évolution professionnelle de beaucoup de gens autour de nous, il y a trà¨s peu de gens qui commencent leur carrià¨re professionnelleà un poste et qui la termine, quarante ans plus tard, au même poste. La faculté de se transformer, s€™adapter, s€™ouvrir,être curieux, c€™est une compétence qui doitêtre exploitée et travaillée un petit peu comme un muscle sportif. La troisià¨me chose c€™est de se dire que notre chance, en quelque sorte, en tant qu€™ antillais est d€™être aussi européen et se dire que ce n€™est pas parce qu€™on vit en Norvà¨ge qu€™on ne peut pas retourner aux Antilles et garder des attaches fortes. Ce qui est fantastique c€™est qu€™avec ces plateformes digitales, les Smartphones€¦ on peut toutà fait écouter la radio le matin depuis Oslo. On peut participer et on peut entendre la diffusion de l€™information par delà les continents. C€™est un cadeau qui nous est donné en tant qu€™européen et citoyen du monde, de pouvoir vivre dans une ville tout en gardant des attachements littéraires, cinématographiques avec sa famille et ces racines. Je me sens vraiment norvégienne, mais je me sens aussi antillaise et aussi franàçaise. Quand j€™arrive en Martinique en vacances, les odeurs, les bruits€¦ c€™est fantastique et cela prend peu de temps pour se mettreà jour et pour savoir ce qui s€™est passé depuis l€™année dernià¨re€¦.mais c€™est fantastique !
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