CANADA | Stéphane, vit au Canada depuis plus de 15 ans déjà . Ce guadeloupéenà Montréal est d€™ailleurs franco-canadien ! Il a accepté de partager son parcours de militaireà manager dans une entreprise industrielle. Vous aussi rejoignez la communauté Caribexpat en vous géolocalisant en ligne ! Caribexpat vous aideà tout planifier pour trouver un emploi et immigrer au Canada grceà nos experts qui vous accompagnent sur place !
Peux-tu nous parler de ton parcours aprà¨s ton départ de Guadeloupe ?
J'ai quitté la Guadeloupe en 1990à l€™ge de 19 ans pour faire mes études dans une école de commerce en France hexagonale. Puis j€™ai obtenu un DESS en technique des échanges internationaux et enfin, j€™ai fait mon service militaire comme coopérantà Montréal. J€™ai fait toute ma carrià¨re professionnelle au Canada dans divers domaines. J€™ai d€™abord été commercial dans le secteur pharmaceutique. Puis, je suis devenu résident permanent et j€™ai enchaîné plusieurs emplois plutôt €œalimentaires€ les 3 années suivantes. J€™ai ensuite été embauché chez AC Nielsen comme analyste de marché. J€™ai poursuivi ma carrià¨re dans diverses entreprises de l€™industrie alimentaire. Aujourd€™hui je suis Category Manager (ou Gestionnaire de catégories) chez un fabricant de boissons.
Avec un tel parcours, tu as trouvé le temps de t€™ investir dans des activités extra-professionnelles !
Oui, j€™ai aussi été membre du conseil d€™administration d€™une organisation communautaire visantà sensibiliser le public sur l€™importance d€™une alimentation saine pour les personnes en perte d€™autonomie (c€™est-à -dire les personnes sujettesà un handicap). Cela a duré 7 ans ! J€™ai également obtenu un MBA préparé de 2006à 2009 tout en travaillantà HEC Montréal. Le systà¨me canadien est assez flexible et permet de mener une carrià¨re tout en suivant des cours même intensifs de front. Cependant, je dois avouer que je ne dors pas beaucoup (rires) !
Peux-tu nous en dire davantage sur le secteur d€™activité dans lequel tu travailles et en quoi consiste ton métier ?
L€™entreprise dans laquelle je travaille sera bientôt centenaire ! Elle fabrique et commercialise des boissons sous différentes marques telles que Oasis, Allens ou encore Rougemont. Elle distribue aussi du vin et divers produits alimentaires. Elle génà¨re un chiffre d€™affaires annuel d€™un peu plus d€™un milliard de dollars canadien. Pourtant, c€™est la plus petite structure oùj€™ai travaillé durant ma carrià¨re ! L€™essentiel de mon travail est confidentiel mais globalement je peux dire que je fais parler les chiffres aidantà la prise de décision. Pour cela, il fautêtreà l€™aise dans la gestion et la valorisation d€™une grande quantité d€™informations puis savoir formuler des recommandations claires basées sur ces données. Cela permet de comprendre les résultats des choix commerciaux de l€™entreprise mais aussi ceux de nos concurrents. Ensuite nous pouvons ajuster les parties stratégiques et opérationnelles.
Qu€™est-ce-qui marque le plus un guadeloupéenà Montréalà son arrivée ?
S€™il y a une chose qui m€™a impressionnéà l€™époque c€™était le fait que Montréal soit une grande ville maisà taille humaine ! Il y a aussi beaucoup d€™espaces verts. Ensuite, les choses sont trà¨s différentes au niveau professionnel. On nous transmets un mode de pensée selon lequel nous méritons un emploi parce que nous avons obtenu des diplômes. Il faut absolument oublier cette conception des choses ! Au Canada, ce qui compte c€™est plutôt qui nous sommes vraiment et ce que l€™on sait faire. J€™ai commencé par des petits boulots mais j€™ai vite tracé ma route ! Un de mes amis était scolarisé dans l€™un des lycées les plus difficiles en France hexagonale. Un professeur lui avait dità l'époque qu€™il n€™irait pas bien loin dans la vie. Finalement il a passé un DUT, il est venuà Montréal, même en sachant qu€™il devait s€™en sortir sans l€™aide financià¨re de ses parents. Aujourd€™hui il a réussi et il a fait une belle carrià¨re ! Cela montre bien qu€™ici nous sommes beaucoup moins prédestinés. Il faut simplement tenter sa chance, même sans garantie de succà¨s.
En plus de 15 ans de vieà Montréal, quels sont tes conseils pour réseauter avec la communauté des Antilles ou de Guyane ici ? Qu€™est-ce-qui te manque le plus de la Guadeloupe ?
En tant que guadeloupéenà Montréal, je peux conseillerà ceux qui veulent retrouver la communauté ici d€™allerà Saveur Soleil, c€™est un restaurant antillaisà Montréal situé sur la rue Ontario. Il y a aussi quelques groupes Facebook. Ensuite, un contact vous permettra d€™en avoir d€™autres ! Si je dois vraiment citer une chose qui me manque je dirai tout bêtement allerà la plage facilement ! Sinon la technologie pallie presqueà tout.
Quelle est l€™image de la Guadeloupe dans ton entourage montréalais ?
Les Montréalais réagissent trà¨s bien quand je dis que je viens de la Guadeloupe. Beaucoup rêvent d'y aller. Cependant, nos prix en euros restent trà¨s élevés par rapportà d€™autresîles de la Caraà¯be qui sont plus abordables. Pourtant, ceux que je connais et qui sont déjà allés aux Antilles franàçaises y retournent presque toujours !
En tant que franco-canadien, quels liens gardes-tu avec la Guadeloupe ?
Je suis persuadé que les échanges sont insuffisants avec le Canada et pourraientêtre développés pour certains produits. Aujourd€™hui, en dehors de mon travail actuel, je développe aussi quelques projets commerciaux avec des amis guadeloupéens avec qui je vivais en colocationà Montréal et qui sont rentrés en Guadeloupe. J€™ai tenté de faire davantage mais je me suis rendu compte que beaucoup de personnes n€™ont les moyens des ambitions qu€™ils affichent.
Crédit photos : Stéphane, quebecoriginal.com (une), Szoki Adams et art_inthecity via Visual HuntRédaction : Doris Nol pour Caribexpat.com
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