à€ quoi s'attendre quand on décide de (re) venir vivre et travailler en Guyane ?
De retour en Guyane aprà¨s neuf ans en France hexagonale, Cynthia ne se voyait pourtant pas rentrer au pays de sitôt. Son emploi, elle l'a trouvé... grceà une rencontre au Carnaval de Guyane ! Dans notre Caribexpat Live spécial "(re) venir vivre et travailler en Guyane", elle nous parle de son parcours et de son expérience suiteà son choix de rentrer s'installer en Guyane. Cynthia nous a aussi fait part de son engagement au sein de l'association qu'elle a co-créée : Guyan'Envol.
Pour commencer, on te laisse te présenter. Parle-nous de ton parcours !
Ayant grandi en Guyane, je suis rentrée en 2017. Depuis ces quelques années, j'ai la possibilité de m'épanouir en occupant un poste en collectivité territoriale. J'ai un parcours en sciences politiques et droit, avec un master en droit des collectivités territoriales. J'ai également eu l'occasion de cofonder une association de mentorat pour les 15-25 ans, Guyan'Envol.
Quel a été le déclic concernant ton choix de (re) venir vivre et travailler en Guyane ?
n'était pas prévu.à€ l'époque, j'avais 26 ans et pour moi, (re) venir vivre et travailler en Guyane, c'était aprà¨s mes 30 ans. Je me voyais diplômée et commencer, dans un premier temps, en Hexagone ou éventuellement aux Antilles. à€ cette époque, je préparais des concours de la haute fonction publique. J€™étais en vacances en Guyane. Les concours n'ont pas fonctionné. Il m'a fallu rebondir. Je cherchais déjà à Paris. Je passais mes entretiens depuis la Guyane pour la France. Finalement, c'est une personne en plein carnaval qui m'explique qu'on recrute dans sa boîte et qu'il fallait que j'envoie mon CV ! Il s'est avéré que c'était exactement le poste que je cherchais en collectivité territoriale, au même niveau de collectivité !Çà a faisait quand même beaucoup de signes ! J€™ai passé un entretien et j€™ai eu une réponse trois jours aprà¨s. D'une semaineà une autre, il a fallu que j'organise un déménagement de Paris pour (re) venir vivre en Guyane aprà¨s neuf ans de vie en France hexagonale. C'est sans regret jusqu'à présent. Je suis trà¨s heureuse d'avoir pu rentrer m'installer au pays.
Comment t'es-tu préparée avant de (re) venir vivre en Guyane ?
Ma chance, c'est que mes attaches en Guyane étaient toujours bien présentes. Je n'avais pas de questionsà me poser sur la recherche de logement en Guyane. Je n'avais qu'à rentrer chez mes parents. Effectivement, c'est beaucoup plus facile quand on a un point de chute.Çà a enlà¨ve le stress du "oùj'atterris ?". Je n'avais qu'à me concentrer sur la vente de mes meubles et de ma voiture, ce qui était déjà assez costaud ! J'avais un peu d'épargne pour pouvoir prendre en charge les frais de déménagement vers la Guyane. Contrairementà d'autres personnes, dans la fonction publique, notamment d'à‰tat, on n'a pas forcément d€™aide pour venir s€™installer. C'est jouable, quand on est motivé ! La fonction publique d'à‰tat en Guyane est réputée pour accompagner de manià¨re trà¨s généreuse les personnes qui, depuis l'Hexagone, viennent s'implanter en Guyane. Mais dans les collectivités territoriales,àça ne fonctionne pas commeàça.
Suiteà ton retour en Guyane, comment t'es-tu réadaptéeà la vie sur place ?
Pour moi,àça a été assez fluide parce que j'étais prêteà quitter Paris. J'aspiraisà une villeà taille plus humaine. Je me disais que, de toutes les faàçons, dans les annéesà venir, il fallait que je bouge. Je me sentais un peu oppresséeà Paris, en dépit de beaucoup de choses que j'aimais y faire. Je suis toutà fait d'accord avec Chrislà¨ne qui a aussi fait son retour en Guyane : "Il faut revenir au pays avec cet état d'esprit de redécouverte". Ce que j'aime dire aux jeunes qu€™on suit et plus particulià¨rement aux personnes avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger, c'est qu'en Guyane, il faut vraiment arriver avec cette idée de pionnier et d'entrepreneur. Parce qu'effectivement, par rapportà certains standards de développement, notamment dans l'Hexagone ou même aux A ntilles, ce n'est pas la même réalité. On est confrontéà la théorie età la pratique dans le cadre de sa profession. Ici, les barrià¨res sont parfois encore plus fortes, liéesà l'immensité du territoire,à des effets de seuil età des enjeux trà¨s forts de développement socio-démocratiques.
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Briser les préjugés sur le retour en Guyane
Il y a beaucoupà faire. Beaucoup de personnes de l'extérieur le peràçoivent aussi. Donc c'est trà¨s important que les Guyanais puisse percevoir la valeur ajoutée qu€™il y aà revenir au pays en Guyane. Moi, j'avais peur. Pourquoi avais-je prévu de revenir aprà¨s mes 30 ans ? Parce que je pensais que je risquais de m€™enfermer professionnellement en revenant aussi tôt en Guyane et de manquer de perspectives, ce qui est totalement faux. Je suis heureuse d'avoir pu le vivre et d'avoir pu briser ce préjugé que je m€™étais construit et de pouvoir le partager avec autrui. C'est super important de se rendre compte qu'il y a énormément d'opportunités. Les conditions de travail ne seront pas forcément aussi idéales qu'ailleurs. Dans certaines régions, les choses sont déjà en place : on est plus dans la gestion, l'accompagnement et pas dans de la construction. Les challenges sont super intéressants et demandent l'implication des personnes qui ont envie de rester plusieurs années, pas juste 3à 4 ans puis repartir. Il y a un enjeu de long terme et de continuité.
Et vous, prêt·e·sà vous déciderà (re)venir vivre et travailler en Guyane ? Partagez votre avis en commentaire !
Revoir le Caribexpat Live Spécial (Re) venir et travailler en Guyane https://www.youtube.com/watch?v=1DwGxOr5AnI&t=1018s Plus d'infos sur les intervenants de ce Caribexpat Live :
L'association Guyan'EnvolRédaction : Candice Hill œ¨